Historique de l'ostéopathie.

Histoire de l’ostéopathie :

A.T.Still : le fondateur.  Un rebouteux scientifique.




Andrew Taylor Still (1828-1917), médecin et chirurgien pendant la guerre de sécession a observé les rebouteux de son époque et pratiqué leur discipline. Il voulut comprendre de façon physiologique et anatomique comment les rebouteux soignaient grâce à leurs mains et mis au point dans les années 1870 ce qu’il allait nommer : l’ostéopathie.
Il fonde en 1892 l'American School of Osteopathy de Kirksville (USA).

Il fut l’un des premiers à comprendre les relations entre l’équilibre fonctionnel de l’ensemble des structures du corps et la notion de santé.
C’est sa pluridisciplinarité qui permet à Still de mener à bien la création de l’ostéopathie. Il apprend la médecine et le reboutage auprès de son père (méthodiste anglican) tandis qu’il pratique le métier de fermier. En même temps multiplie ses activités : mécanique minoterie, scierie, ingénierie.
Au cour des années 1960 il pratique la médecine en milieu rural mais son intérêt pour la compréhension du corps humain le pousse à approfondir l’anatomie et disséquer des cadavres pour en étudier le fonctionnement mécanique.
C’est autour de cette période que A.T.Still émet l’idée de relation entre l’anatomie-physiologie du corps et  son fonctionnement mécanique et fonde ce qu’il allait appeler l’ostéopathie.
Il comprend que l’équilibre nécessaire à la santé passe par l’équilibre du système ostéo articulaire et de la colonne vertébrale, responsable de l’harmonie des systèmes nerveux, musculaire, viscéral et circulatoire, et formula le postulat suivant qui est devenu l’un des adages de notre profession :"La structure gouverne la fonction"
Il fonde the american schcool of osteopathy (ASO) en 1892 à Kirsvill dans le Missouri. Ce premier collège  a un succès retentissant et très rapidement de nombreux autres collèges ouvrent leurs ports au travers du pays.

John Martin Littlejohn (1865-1947) les lignes de force.



John Martin Littlejohn consulte A. T. Still à Kirksvill en 1892 pour des problèmes de santé chroniques mais il est tellement ébloui par le résultat et le concept ostéopathique, qu'il décide de devenir lui même ostéopathe.
Il suit la formation du collège de Kirksvill, et en même temps  y donne des cours de physiologie. Passionné de science, il se heurte bientôt à Still, que le modernisme rend très réticent à intégrer les progrès de la nouvelle médecine.



Il quitte finalement l’ASO en 1900 et fonde le Littlejohn colle of osteopathy  à Chicago en 1900. Il reçoit le diplôme de médecin en 1913 puis il  rentre à Londres ou il y fonde la première école d’ostéopathie britannique.
Littlejohn a continué l’oeuvre de Still en faisant évoluer l’ostéopathie.
On lui doit notamment l’étude des lignes de force et de gravité et leurs rapports avec la colonne vertébrale et les viscères.

William Garner Sutherland : (1873-1954)  création des techniques crâniennes



Intègre comme étudiant le collège de kirskvill en 1898 après avoir abandonné sa profession de journaliste.
Il est  diplômé en 1900 puis pratique sa passion jusque dans les années 1920 ou il met en place les bases techniques de l’ostéopathie crânienne.
Au départ Sutherland est  intrigué par les agencements des plaques crâniennes Il démonte entièrement un crâne qu’il nomme Mike et étudie les sutures et biseaux de ses os. Il s’aperçoit que de très petites mobilités existent.
Il va étudier ces mouvements pendant plusieurs années et mettre en place un recensement de tous ces mouvements. Il  crée une théorie expliquant comment grâce au liquide céphalo rachidien et aux membranes de tensions réciproques ces mouvements sont induits.
Il expérimentera ensuite sur sa propre personne les effets des dysfonctions des sutures crâniennes.
Il va ensuite mettre plus de vingt ans à faire connaître et accepter sa théorie par le monde médical de son époque.
Aujourd’hui ces techniques sont mondialement reconnues par les ostéopathes modernes et font parties intégrantes de leur « boite à outil ».

Robert Lavezzari : (1866-1977) initiateur français.
Il a été formé à l’ostéopathie par le Dr Florence Gair, élève de Still, et s’est installé à Paris en 1936.
En 1950, il fonde la Société Française d’Ostéopathie qui existe toujours. Société de médecins, elle limite la doctrine à la pratique de  vertébrothérapie, c’est à dire des manipulations vertébrales uniquement.


Paul Geny



Paul Geny  kinésithérapeute, formé à la British School of Osteopathy, associé avec l’anglais Thomas Dummer, fondent l’Ecole Française d’Ostéopathie, à Paris.
Pour des raisons juridiques dues à la pression de l’ordre des médecins, l’école doit s’expatrier à Maidstone en Angleterre en 1965  et devient : European School of Osteopathy. C’est dans ce collège que les premiers  ostéopathes français ont été formés.
Dans les années 1960 les praticiens français continuèrent de se former à l’ostéopathie dans cette école grâce à un ostéopathe britannique : Denis Brookes qui réussi a faire venir trois ostéopathes américains (H I Magoun, Viola Frymann et Thomas Sclooley) pour y enseigner l’ostéopathie crânienne.

THURE-BRANDT, en Suède,  met au point une méthode thérapeutique destinée aux organes de l'abdomen et à la sphère génitale. Cette méthode comprend des manipulations et des exercices musculaires dans le but de restaurer la mobilité et l’intégrité des organes profonds. Sa méthode est reprise par un gynécologue français STAPFER. Dès 1970, les ostéopathes français intègrent cette méthode au sein de l’ostéopathie. Elle portera le nom d'ostéopathie viscérale.

JP Barral


Le francais JP Barral, pionnier de l’ostéopathie viscérale rassemble tout ce qui existe sur les manipulations des organes et énonce les principes de base propres aux manipulations viscérales, la physiologie articulaire des organes, leurs tests de mobilité et de motilité, et leurs ajustements.


Histoire comptemporaine et reconnaissance :

A  Paris, en 1964 le premier séminaire d’ostéopathie crânienne est dispensé par trois américains, élèves de Sutherland : Harold Magoun, Viola Frymann et Thomas Schooley.
En 1973, Paul Chauffour participe à la création de la première structure qui a
de réglementation de la profession en France : l’A.F.D.O. (Association
Française de Défense de l’Ostéopathie)
Depuis, la profession ne cesse de s’organiser autour de syndicats,
d’association et de collèges d’enseignement, en vue d’une reconnaissance.
Jusqu’en 2002 et au regard la loi, l’ostéopathie est un exercice illégal de la médecine.
Le Registre des Ostéopathes Français (R.O.F.) est créé le 23 avril 1981 par R. Perronneaud-Ferre mais exclue l’exercice de la profession de médecin ou kinésithérapeute avec l’activité d’ostéopathe (pour intégrer le ROF).

Le 4 mars 2002 apparaît au Journal Officiel la loi n°2002-303 autorisant la pratique de l’ostéopathie en France : «L'usage professionnel du titre d'ostéopathe ou de chiropracteur est réservé aux personnes titulaires d'un diplôme sanctionnant une formation spécifique à l'ostéopathie ou à la chiropraxie délivrée par un établissement de formation agréé par le ministre chargé de la santé dans des conditions fixées par
décret. Le programme et la durée des études préparatoires et des épreuves après lesquelles peut être délivré ce diplôme sont fixés par voie
réglementaire »

Les décrets seront publiés le 25 mars 2007 :
Décret n° 2007-435 du 25 mars 2007 relatif aux actes et conditions
d'exercice de l'ostéopathie.
Décret n° 2007-437 du 25 mars 2007 relatif à la formation des ostéopathes
et à l'agrément des établissements de formation.
Ils définissent ainsi pour la première fois le champ de compétence des
ostéopathes :

L’ostéopathe est habilité à pratiquer des actes de manipulations et
mobilisations non instrumentales directes et indirectes non-forcées.
Ces manipulations sont exclusivement manuelles et externes
(musculo-squelettiques et myo-faciales). Elles sont réalisées dans les
limites physiologiques de l'articulation.
Le décret définit également les actes interdits et ceux qui ne peuvent
être pratiqués que sur prescription médicale, notamment les
manipulations du rachis cervical et les manipulations du nourrisson.
Les textes précisent le contenu de la formation :

La durée de la formation - 2030 heures au minimum - et son contenu
théorique et pratique garantissent la formation nécessaire à la prise
en charge en sécurité des patients.
La formation sera dispensée dans des écoles de formation agréées
par l’Etat. Cet agrément sera réexaminé tous les quatre ans.
Elle peut être faite en complément d’une formation initiale de
profes s ionnel s de santé, médecins ou de mas seur s -
kinésithérapeutes, ou sans formation préalable.
Les professionnels de santé bénéficieront d'une formation en
ostéopathie équivalente qui tiendra compte de la partie théorique des
sciences fondamentales et biologiques déjà incluses dans leur cursus
de formation.
Cette  profession évolua au Royaume Uni et en France
Jusqu'à sa reconnaissance en mars 2002 dans notre métropole ainsi qu’à l’établissement des premiers décrets d’application en 2007.